Les journées de dégustation de “riz made in Gabon” se sont tenues du 24 au 25 juillet à Libreville. Durant ces rencontres, cinq variétés de riz ont été présentées au public. A travers le Programme National de Sélection et d’Amélioration Variétale – Production de semences (PNSAV-PS), les autorités gabonaises veulent lutter contre les importations de riz.
Cinq nouvelles variétés de riz ont été développées avec un fond génétique de la Corée du Sud. Testées à Kougouleu, un village situé à environ 55 km de Libreville, les résultats obtenus après sept années de travail, sont satisfaisants selon la coordinatrice du projet.
《 Nous avons présenté à l’assistance, les résultats que nous avons eu après sept ans de travail acharné au niveau de la station rizicole de Kougouleu. Nous avons cinq variétés qui sont prêtes pour l’homologation c’est-à-dire, des variétés avant d’être produite de façon importante, elles doivent avoir le label. Ce label sera nécessaire pour valider le travail que nous avons fait et grâce à cela, nous pourrons l’utiliser partout dans le monde》, a expliqué le Dr. Yonelle Déa Moukoumb Dea, Coordinatrice du PNSAV-PS.
En outre, le développement de ces nouvelles variétés de riz adaptées au sol gabonais, vient aussi répondre à la préoccupation sur l’absence de production et de commercialisation de riz made in Gabon sur le marché.
Par ailleurs, face aux restructurations industrielles et à la poussée démographique en Asie, l’Afrique pourrait se positionner dans les prochaines années comme un acteur majeur de la production de riz dans le monde.
《 En Asie, il y a de moins en moins d’eaux et de terres dévolues à la riziculture, à cause de ce qu’on pourrait appeler les restructurations industrielles et aussi la poussée démographique. Mais puisque 77% du marché international est assuré grâce à l’Asie, les pays africain n’ont pas de choix à faire, c’est une obligation de promouvoir la riziculture en Afrique. Faute de quoi, dans un proche avenir il peut y avoir une crise rizicole importante à l’instar de ce qui s’est passé en 2008, où on a eu des émeutes de faim dans certaines grandes capitales》, a souligné le Dr. Papa Abdoulaye Seck, Académicien en Sciences Agricoles Sénégal.
Rappelons qu’à travers ce programme, le Gabon veut réduire sa dépendance aux importations de cet aliment de base. Selon les données du Conseil gabonais des chargeurs, le Gabon a importé en 2023 plus de 95 286 tonnes de riz par an, représentant une dépense de plus de 41 milliards de FCFA.