Organisée par le département des recherches des dynamiques sociales et le réseau des femmes pour la santé, la journée de réflexion et d’échange sur la dépénalisation de l’avortement au Gabon s’est tenue le 13 juin dernier à Libreville.
Cette réunion avait pour objectif précis de mettre en avant les conséquences du statut criminel de l’avortement, tant sur la santé que sur les droits fondamentaux des femmes.
Les femmes ont le droit de disposer de leur corps comme bon leur semble
le réseau des femmes pour la santé de la reproduction en Afrique Centrale promeut une avancée significative sur la question de l’avortement au Gabon.
Une réflexion avant-gardiste qui surgit dans une société profondément ancrée dans les usages coutumiers et chrétiens comme celle du Gabon. Les avis négatifs ne se sont pas fait attendre très longtemps, notamment du point de vue des religieux, représentés par le prophète Béni Ngoua Mbina, pour qui l’avortement est un génocide et un frein au développement.
Mais que dit la loi ?
L’article 244 du code pénal gabonais dispose que Quiconque, par aliments, breuvages, médicaments, manoeuvres, violences ou par tout autre moyen, aura procuré ou tenté de procurer l’avortement d’une femme enceinte ou supposée enceinte, qu’elle y ait consenti ou non, sera puni d’un emprisonnement de un à cinq ans et d’une amende de 24.000 à 500.000 francs.
De ce fait, l’avortement au Gabon n’est permis que s’il a été prouvé que l’enfant naîtra avec des malformations, si la grossesse met la vie de la mère en danger et si la conception a eu lieu suit à un viol, un inceste ou si la mineur se trouve dans un état de détresse grave.
Par ailleurs , ces dispositions ne semblent pas satisfaire les progressistes, qui veulent que l’acte d’avortement ne soit plus pénalisé. Circonstances aggravantes ou pas, restant en droite ligne du respect des droits fondamentaux de la femme.
Notons que, de nombreux pays ont déjà dépénalisé l’avortement le Gabon fera-t-il partie de la liste ? Est-ce le bon moment pour un pays en déficit démographique ? Tant de questions qui planent au-dessus de cette cause défendue par plusieurs.