Il y a quelques jours, la jeune Alexia Marnis est décédée des suites d’un accouchement à Oyem, précisément à l’hôpital canadien. Une nouvelle qui a fortement attristé non seulement la famille, mais aussi l’ensemble de la population gabonaise.
C’est en voulant donner la vie qu’Alexia a perdu la sienne. La jeune gabonaise s’est rendue à l’hôpital canadien d’Oyem pour mettre au monde son enfant, qui au final ne la connaîtra jamais. D’après des sources proches de la défunte, elle serait arrivée à l’hôpital déjà en travail accompagnée de sa sœur Zita, et aurait accouché sans difficulté aux environs de 9 heures. Cette dernière demandera au personnel soignant de voir sa sœur qui venait d’accoucher, mais aucune réponse ne lui sera donnée. Ce n’est qu’à 12 heures après avoir fait un tollé qu’on l’a emmenée, grande fut sa tristesse lorsqu’elle a trouvé sa sœur « noyée dans le sang », et l’une des sages-femmes lui aurait demandé de la s’occuper d’elle. « L’une des sages-femmes a demandé à Zita de nettoyer Founa puisqu’elle baignait dans du sang et de la matière fécale», affirme cette source.
De là, une ordonnance, une poche de sang et la somme de 15 000 FCFA vont être demandées au petit ami d’Alexia Marnis par le personnel soignant pour administrer les soins à sa partenaire. « 15 heures, ni les médicaments achetés, ni la poche de sang achetée à 25 000 FCFA ne vont être administrés à la patiente. Les accoucheuses étaient concentrées sur leurs téléphones en train de faire des vidéos Tik Tok » explique la même source.
Voyant que sa sœur n’avait reçu aucun soin, Zita va une nouvelle fois se rendre auprès des infirmières qui vont lui répondre en disant « tu veux nous apprendre notre travail ? », à cette question, la sœur de la défunte s’est laissée emporter par la colère. Ce sont ses cris qui vont alerter le médecin qui viendra transporter la jeune maman en salle de réanimation, mais hélas son pronostic vital était déjà engagé.
Puis, une nouvelle fois, Zita sera appelée pour nettoyer sa sœur par l’une des sages-femmes, c’est à cet instant qu’une matrone va faire remarquer à sa collègue qu’il n’est pas judicieux de laisser les parents s’occuper des malades, elle répondra « je ne suis pas ici pour voir le sexe d’une autre femme comme moi, je cherche encore le mariage, donc je ne veux pas prendre des malchances en voyant le sexe d’une femme » a répondu la sage-femme. Alexia Marnis va finalement rendre l’âme au sein de cette structure quelques minutes plus tard.
Il est bien vrai que les femmes courent plusieurs risques en accouchant, mais le manque d’éthique, de compassion et d’humanisme de certaines “accoucheuses” ont condamné plusieurs d’entre elles à la mort. La négligence de certains personnels soignants notamment les sages-femmes n’est pas rare, on peut d’ailleurs lire plusieurs commentaires sur la toile gabonaise témoignant du mauvais traitement infligé à plusieurs femmes le jour de leur accouchement.
Pourquoi les sages-femmes font preuve d’autant de méchanceté ? Que fait l’État face à cette situation désagréable ? Pourquoi le ministère de tutelle ne prend pas ses responsabilités ? L’une d’entre elles reste au centre des préoccupations, les sages-femmes qui « maltraitent » les femmes sont-elles traduites en justice pour répondre de leurs actes? Autant de questions qui reviennent à chaque nouveau décès de femmes qui étaient censé vivre un grand bonheur, mais qui au final passent de vie à trépas en raison du manque de professionnalisme de certains soignants.