La scène politique gabonaise est en pleine mutation, marquée par l’ascension du Rassemblement des Bâtisseurs (RdB) et le déclin apparent du Parti Démocratique Gabonais (PDG), qui a dominé le pays pendant plus de cinq décennies. L’élection de Brice Clotaire Oligui Nguema lors de la présidentielle du 12 avril 2025 pourrait bien sceller cette transition.
Le PDG, fondé en 1953 sous le nom de Bloc Démocratique Gabonais, a été le pilier du pouvoir au Gabon depuis l’indépendance. Sous la houlette d’Omar Bongo, puis de son fils Ali Bongo, le parti a exercé une emprise considérable sur la vie politique nationale.
Cependant, le coup d’État militaire du 30 août 2023, qui a renversé Ali Bongo, a profondément ébranlé cette hégémonie. Dans ce contexte de transition, le Rassemblement des Bâtisseurs a émergé comme une alternative crédible, incarnée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema.
Bien qu’il ne s’agisse pas encore d’un parti politique au sens strict, le RdB ambitionne de porter la vision de son président à l’échelle nationale et de lui garantir une majorité nécessaire pour gouverner durant son septennat.
Le RdB, en tant que plateforme de soutien à Oligui Nguema, surfe sur la vague de changement impulsée par le coup d’État du 30 août 2023 et entend capitaliser sur sa victoire à la présidentielle.
Le PDG, quant à lui, semble traverser une période de turbulences. Fragilisé par le coup d’État, miné par des dissensions internes et de nombreuses défections, il apparaît affaibli. Plusieurs figures emblématiques du parti, dont Blaise Louembé et Camélia Ntoutoume Leclercq, ont rejoint la plateforme des Bâtisseurs. Cela dans le cadre du soutien au président Brice Clotaire Oligui Nguema durant l’élection présidentielle du 12 avril dernier.
Ainsi, en quête d’un nouveau souffle, le PDG a récemment apporté son soutien à son bourreau Oligui Nguema — un choix qui peut être interprété comme une tentative de s’aligner sur la nouvelle dynamique politique en place, portée par le RdB.
Cependant, l’ascension vers un parti politique structuré et pérenne, à l’image de ce qu’a été le PDG, n’est pas chose aisée. La diversité des organisations composant la coalition pourrait, à terme, s’avérer être une faiblesse plutôt qu’une force.
La capacité du mouvement à se structurer, à mobiliser ses troupes et à proposer une vision politique claire sera déterminante pour son avenir.
Quoi qu’il en soit, l’émergence du Rassemblement des Bâtisseurs marque un tournant dans la vie politique gabonaise. Reste à savoir si ce mouvement parviendra à se transformer en un parti démocratique influent, capable de jouer un rôle majeur dans la construction du Gabon de demain, ou s’il implosera en plein vol.
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