Société : Les violences conjugales, entre traumatisme et reconstruction

Blessures, injures et autres violences, parfois psychologiques, constituent le cauchemar que vivent certaines personnes. Elles subissent, endurent en silence, par peur, par manque de soutien ou par honte. Nombreuses sont ces femmes qui ont succombé sous les coups de leurs conjoints.

Groupe nominal très souvent entendu ces dernières années, les violences conjugales sont un fléau aussi ancien que le monde. Partout, des femmes — et même des hommes — deviennent les proies de leurs partenaires. On ne sait jamais exactement ce qui se passe entre deux personnes, enfermées entre quatre murs.

Oser briser le silence

Au fil du temps, nombreuses sont celles et ceux qui ont osé sortir du silence, brisant ainsi les chaînes de la souffrance. C’est le cas de Shan’l la Kinda, artiste gabonaise de renommée internationale.

« Beaucoup de femmes et d’hommes n’osent pas parler, comme je le disais, c’est par honte et aussi par espoir que la personne change. Si aujourd’hui j’ai décidé de briser le silence, c’est parce que qui ne dit mot consent. Ma voix porte, aujourd’hui je suis une artiste, une icône. Les filles, parlez. Les femmes, parlez. Dès les premiers coups, partez », a-t-elle confié lors d’une interview avec MNA PROD, où elle s’est livrée à cœur ouvert.

Les conséquences, parfois irréversibles

Certaines victimes s’en sortent avec des séquelles diverses, plus ou moins graves, qui varient d’une personne à l’autre.

« Prenons l’exemple des violences verbales : leurs conséquences peuvent être une perte de confiance en soi, une baisse de l’estime personnelle. Les mots sont effectivement des armes qui détruisent la construction psychique de la personne. Elle ne se sentira plus à sa place dans la société, se considérera comme vulnérable et pourra sombrer dans une forme de dépression », a expliqué Christelle Ntsame Mikomba, psychologue et psychothérapeute.

Aide et accompagnement

Trop souvent, ces violences ne sont pleinement comprises que lorsqu’elles touchent un proche ou soi-même. Pour ceux qui les ont subies ou qui soutiennent les victimes, dénoncer et aider devient un combat personnel. Il est essentiel d’apporter un soutien psychologique, émotionnel, et parfois financier, pour accompagner les victimes sur le chemin de la guérison.

« Il y a la famille, et les spécialistes que nous sommes », souligne le docteur Ntsame Mikomba. « La famille aide la victime à comprendre que tout ne se passe pas toujours comme prévu dans la vie, et lui apporte le soutien nécessaire. Le psychologue, lui, va l’amener à déconstruire les éléments négatifs intégrés pendant la relation, pour briser le cycle du mal-être et favoriser un retour au bien-être. »

Comprendre les causes pour mieux prévenir

Les causes des violences conjugales sont nombreuses et multiples, variant selon les individus. Elles peuvent être liées à l’éducation reçue, à l’environnement dans lequel la personne a grandi, aux modèles qu’elle a observés ou encore à certains contenus médiatiques (films, séries, etc.), particulièrement chez les plus jeunes.

Les femmes demeurent les principales victimes de violences conjugales. Selon ONU Femmes, environ 736 millions de femmes subissent ces abus. Pourtant, qu’on soit homme ou femme, il est crucial de préserver son intégrité physique et mentale, sous peine de mettre sa vie en danger — parfois sans même avoir eu le temps de crier au secours.

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