Réformes économiques au Gabon : le pari de la souveraineté

Le gouvernement gabonais a annoncé, le 21 juin dernier, un train de réformes économiques qui marque un tournant stratégique. Loin d’être de simples ajustements, ces mesures visent une reprise en main des leviers économiques du pays, avec pour objectif affiché : renforcer la souveraineté nationale face aux intérêts étrangers.

Parmi les décisions phares figurent l’obligation pour les grandes entreprises d’installer leur siège social au Gabon, de souscrire à des assurances locales, et de domicilier les recettes d’exportation dans les banques nationales. Ce recentrage vise à consolider le système bancaire et à mieux contrôler les flux financiers. Mais ces contraintes pourraient refroidir certains investisseurs, notamment les multinationales.

Sur le plan budgétaire, l’État opte pour une thérapie de choc : suspension des exonérations fiscales pendant trois mois, centralisation des recettes fiscales au Trésor public, et création d’une centrale d’achat public-privé. Ces mesures visent à renflouer les caisses, mais soulèvent aussi des inquiétudes sur le risque de monopole et de gestion opaque.

Ce nouveau cadre économique bouscule les habitudes. Pour les opérateurs étrangers, il faudra choisir entre s’adapter à ce nouveau paradigme ou revoir leurs engagements dans le pays. Le gouvernement, lui, assume pleinement le risque, misant sur une refondation en profondeur de l’économie nationale.

La nomination d’Henry Claude Oyima, figure reconnue du secteur bancaire, à la tête du ministère de l’Économie, symbolise cette volonté de rupture maîtrisée. Le Gabon joue gros, mais espère en retour bâtir une économie plus autonome, plus résiliente, et mieux contrôlée.

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