Le vendredi 23 août 2024, la ville de Port-Gentil a vécu une soirée de violence sans précédent. Ce qui devait être une fin de semaine ordinaire s’est transformé en un cauchemar pour de nombreux habitants de cette ville, au cœur de l’Ogooué-Maritime. Une quarantaine de jeunes, vraisemblablement impliqués dans un règlement de comptes entre bandes rivales, ont pris d’assaut plusieurs quartiers, agressant et dévalisant les riverains sans que personne ne puisse les arrêter.
C’est autour du quartier des Trois Métisses que la situation a atteint son paroxysme. Plus de 70 individus, le visage dissimulé sous des cagoules et armés de machettes, ont braqué des passants et des résidents dans une série d’attaques coordonnées. Christelle, accompagnée de son frère et de ses enfants, n’a pas été épargnée. « Ils nous ont pris nos sacs et nos téléphones, c’était effrayant », confie-t-elle, encore sous le choc. Un autre témoin a raconté qu’il avait échappé de peu à une agression similaire, grâce à un timing providentiel. Les quartiers de Salsa, Sindara, Quartier Chic, Santa Barbara, et Boulangerie Matanda ont été particulièrement touchés par ces vagues de violence.
Les habitants, dépassés par ces événements, n’ont eu d’autre choix que de se défendre comme ils le pouvaient. Un des agresseurs a été capturé par des riverains, roué de coups, puis livré à la police. « J’ai trouvé près de 30 autres personnes au commissariat, toutes victimes de ces voyous », témoigne un habitant encore ébranlé par la violence de la soirée.
Une ville à la dérive, des autorités en retrait ?
Face à cette situation alarmante, les questions fusent. Comment une telle violence a-t-elle pu se produire en plein cœur de la ville sans intervention rapide des forces de l’ordre ? « La police et la gendarmerie laissent prospérer des ghettos de drogués sans rien faire », dénonce un riverain. Ce sentiment d’abandon est renforcé par le fait que Port-Gentil est sous le joug d’un régime militaire depuis le 30 août 2023, un contexte qui aurait dû garantir une meilleure sécurité.
Les habitants se demandent si les autorités locales sont dépassées par les événements ou, pire encore, complices par leur inaction. Les réseaux sociaux sont inondés de plaintes et d’appels à l’aide, mais ces cris du cœur semblent tomber dans l’oreille d’un sourd. Néanmoins, des sources proches des services de sécurité ont laissé entendre qu’une traque aurait été lancée pour appréhender les auteurs de ces actes barbares.
Pendant ce temps, Port-Gentil sombre dans la peur. Les rues autrefois animées se vident dès la nuit tombée, et la méfiance envers les forces de l’ordre grandit. Les habitants réclament des mesures immédiates pour restaurer la sécurité, espérant que leurs voix finiront par être entendues.
