Gabon : Un désendettement ambitieux prévu d’ici 2027

Le Gabon met en œuvre une nouvelle approche en matière d’endettement public, avec pour objectif central de réduire de manière significative le poids de sa dette sur son économie d’ici 2027. Cette stratégie audacieuse prévoit de faire passer le taux d’endettement de 55,7% du PIB (enregistré en 2024) à seulement 39,1% en 2027. Le pays mise notamment sur un recours accru aux sources de financement locales et régionales au détriment des marchés internationaux.

Afin de limiter sa vulnérabilité face aux aléas des marchés financiers mondiaux, en particulier en ce qui concerne les émissions d’euro-obligations, le Gabon choisit désormais de privilégier les financements provenant de la sous-région, considérés comme plus stables et prévisibles.

Cette réorientation stratégique se reflète directement dans les plafonds de nouveaux emprunts autorisés pour chaque année. En 2025, le maximum d’emprunts s’établira à 902 milliards FCFA, dont une légère majorité (52,1%) proviendra encore de l’extérieur, contre 47,9% de sources internes.

Dès de 2026, le pays envisage un virage à 360 degrés. Le plafond total descend à 250 milliards FCFA, et la part des financements intérieurs devient prépondérante, représentant 60% des nouveaux emprunts, tandis que les engagements internationaux se limiteront à 40%. Cette répartition favorable au marché régional sera maintenue en 2027.

Calculé sur la période 2025-2027, le plafond annuel moyen des nouveaux emprunts se situera autour de 467,7 milliards FCFA. Conformément à cela, les engagements pris auprès de sources internes représenteront 244 milliards FCFA, surpassant ainsi les 223,3 milliards FCFA d’engagements extérieurs.

Au-delà de la place de financement, le plan vise également à améliorer la gestion du portefeuille de la dette pour en alléger le fardeau et maîtriser les risques de refinancement. Pour ce faire, le pays s’orientera vers des prêts à plus longue échéance.

Par ailleurs, les financements obtenus auprès d’institutions multilatérales pourront atteindre 18 ans de maturité, et les prêts bilatéraux 15 ans, remplaçant progressivement les emprunts de court terme.

L’objectif est de réduire significativement la proportion de la dette arrivant à échéance rapidement, en la limitant à 10% du total sur un horizon d’un an.

Le gouvernement prévoit en outre de sécuriser les taux d’intérêts pour éviter les augmentations imprévues. Les futurs emprunts extérieurs seront recherchés de préférence à des conditions semi-concessionnelles et, surtout, à un taux d’intérêt fixe.

Ainsi, le but est de garantir qu’une large majorité de la dette (au moins 75%) soit à taux fixe, et que la part dont les taux peuvent être révisés en moins d’un an ne dépasse pas 25%. Les fonds levés dans le cadre de cette stratégie ne serviront pas uniquement à assurer l’équilibre du budget de l’État.

Ils seront également orientés vers des investissements essentiels dans des secteurs clés de l’économie, choisis pour leur potentiel de diversification : l’éducation, la santé, les infrastructures publiques, l’approvisionnement en eau et électricité, les transports et l’agriculture.

La concrétisation de ces projets vise à dynamiser l’activité économique du pays et à moderniser ses infrastructures de base. Par cette stratégie globale, le Gabon démontre sa détermination à restructurer sa dette de manière proactive, en réduisant sa dépendance extérieure et en renforçant sa résilience économique grâce à des financements plus stables et des investissements ciblés pour l’avenir.

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