« Ouf » de soulagement pour les populations du Grand Libreville après l’annonce des nouvelles horaires réaménagées du couvre-feu. Des changements indiqués par un communiqué du ministère de la défense.
Instauré depuis près de 10 mois maintenant, le couvre feu a connu bon nombre de mutations, passant de 5 à 18 heures, de 6 à 22 heures puis de 6 à 24 heures et récemment, de 2 à 5 heures du matin.
Mais ne serait-ce pas là un contentement injustifié de la part des populations ?
Depuis le début de la transition initiée après le putsch du 30 août 2023, les gabonais sont soumis à un couvre-feu. Les nouvelles autorités du bord de mer défendent cette mesure comme une tentative de protection de la population. En réalité, aucun communiqué expliquant les raisons de ce couvre-feu, n’a été divulgué par la junte jusqu’à présent.
En se basant sur la thèse de la protection de la population, est-ce les 3 heures de couvre-feu restants (2h – 5h) vont réussir à endiguer le phénomène d’insécurité grandissante ? Nous n’en sommes pas sûrs. Des personnes se font agresser jour et nuit dans les artères de la capitale et les librevillois n’ont que 3 heures de temps sous la protection de leurs autorités.
Il est important de préciser que les méfaits des brigands ne se feront pas aux abords des check-points, mais bien au plus près des populations, « dans le mapane » (banlieues et bidonvilles).
Des équipes de police de proximité pourraient être mises en place pour porter secours aux gabonais en danger. Plusieurs populations appellent à des rondes à l’intérieur des quartiers et à la traque des malfrats communément appelés bangandos.
Coup d’épée dans l’eau ?
Si le couvre feu, aussi court soit-il et aussi long qu’il l’a été, ne tend pas à résoudre la situation de l’insécurité, pourquoi ne pas laisser l’économie de la nuit fleurir à nouveau ? Car oui, c’est tout un secteur d’activité qui se retrouve paralysé par ces mesures qui suscitent encore aujourd’hui moulte interrogations.