Au Gabon, les mangroves, véritables trésors écologiques, sont aujourd’hui menacées par une urbanisation illégale et incontrôlée. Les récentes opérations menées à Mindoubé (Libreville) et à Port-Gentil révèlent une situation alarmante : malgré les multiples alertes, les remblais sauvages et les constructions anarchiques continuent de détruire ces écosystèmes fragiles.
Ces zones humides, pourtant protégées par la loi, sont peu à peu grignotées pour laisser place à des habitations illégales. Des terrains artificiels sont créés au mépris des règlements, avec pour conséquence directe la disparition progressive de la mangrove.
À Port-Gentil, la situation est particulièrement préoccupante. Cela fait plus d’un an que la Direction Générale de l’Environnement multiplie les missions de contrôle et installe des panneaux d’interdiction. Pourtant, les contrevenants poursuivent leurs activités, comme si rien ne pouvait les arrêter. Cette insensibilité aux sanctions interroge sur l’efficacité des politiques de protection et sur la conscience collective des enjeux environnementaux.

Malgré les démolitions ordonnées par les autorités et les appels à la vigilance, ces actions restent souvent ponctuelles et limitées. Elles ne suffisent pas à enrayer un phénomène profondément ancré, nourri par l’absence de logement accessible, une faible sensibilisation des populations et un manque de fermeté dans l’application des sanctions.
Le ministère de l’Environnement affirme vouloir durcir le ton, mais il devient urgent d’aller au-delà des déclarations. La préservation des mangroves exige une stratégie nationale forte : éducation environnementale, sanctions effectives, mais aussi alternatives durables pour les populations en quête de logements.