L’Afrique est le continent le plus vulnérable aux effets des changements climatiques. Inondations, sécheresse, hausse des températures, migrations, autant de défis socio-économiques liés au climat. Sur la seule année 2022, le continent a enregistré plus de 7,5 millions de déplacés internes du fait des catastrophes naturelles dues aux modifications du climat.
Dans son récent rapport sur l’état du climat en Afrique, l’agence onusienne pour la météorologie, indique que le continent noir subit les effet des changements climatiques de « manière disproportionnée » comparée aux autres régions du monde. Le continent africain s’est réchauffé à un rythme légèrement plus rapide que la moyenne mondiale.
Depuis 1991, l’Afrique a enregistré 0,3°C de plus par décennie avec un pique en 2023, désignée comme l’année la plus chaude de l’histoire. Aux mois de juillet et août 2023, l’Afrique du nord a été particulièrement touchée avec une nouvelle température maximale de 49°C en Tunisie et de 50,4 °C au Maroc.
D’ici six ans, près de 120 millions de personnes seront exposées à la sécheresse et aux chaleurs extrêmes en Afrique. Point d’orgue de cette hausse de température, la multiplication des incendies de forêts. Pas moins de 117 incendies se sont déclarés en Algérie avec pour conséquence la destruction de près de 5000 hectares de forêt.
Autres conséquences du réchauffement climatique, le niveau anormalement élevé des précipitations dans les zones côtières au nord du Golfe de Guinée et dans la corne de l’Afrique. Des régions pourtant marquées par des déficits pluviométriques constants.
Par ailleurs, au premier semestre 2024, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies a recensé 637 000 personnes touchées par les inondations, 234 000 déplacées. Rien que dans la région du Sahel Amnesty International dénombre quelque 612 décès et 569 000 hectares de terres cultivables sous les eaux.
De quoi accentuer la pauvreté dans les zones sinistrées et ralentir le développement global du continent. L’organisation météorologique mondiale estime que les pays africains perdent en moyenne de 2 à 5% de leur produit intérieur brut dans la gestion des crises climatiques avec parfois une réallocation de 9% de leur budget.
Une réduction de gaz à effet de serre est à envisager, malgré le besoin d’industrialisation des Etats africains. A cela il faut ajouter la construction des stations de rétentions d’eau, des barrages et faciliter l’infiltration des eaux dans les sols.
Des plans d’aménagement du territoire sont également préconisés afin d’éviter aux populations de s’installer dans les zones inondables. L’investissement dans les services météorologiques et les systèmes d’alertes précoces est crucial, notamment pour améliorer la collecte de données et les moyens de prévision. Entre 1970 et 2021, 35% des décès liés au temps, au climat et à l’eau ont eu lieu en Afrique. C’est la proportion la plus faible comparée aux autres régions du monde.
Pourtant, seulement 40% de la population africaine a accès à des systèmes d’alerte précoce.